La moitié de l’année étant passée, j’ai envie de faire un bilan de ce premier semestre cinématographique. Qu’est-ce que j’ai aimé ? Qu’est-ce qui m’a déçu ou qui n’a de cinéma que de nom ?

Fin 2023

J’avais fini 2023 en remattant la trilogie “Pirates des caraibes” (oui c’est une trilogie. Non le reste n’existe pas (même si j’aime un peu le 4)). Ça reste encore de nos jours une pure merveille d’aventure, et la preuve que Disney a su faire de bons films live-action.

Le dernier que j’ai vu en 2023 (le 31 décembre), c’est “Monster Hunter” de Paul W.S. Anderson. C’était au cinéma ce que Zemmour est à la démocratie.

On passe à 2024 ?

Janvier

Le bon

L’année a directement bien commencée avec “Mon ami robot” de Pablo Berger. Un film d’animation très beau et touchant, avec un chien et un robot qui deviennent amis. Avec beaucoup de “September” dedans.

Vint ensuite le très bizarre “Dream scenario” de Kristoffer Borgli. Avec un Nicolas Cage que tout le monde voit dans ses rêves, le film regorge de scènes plutôt décalées et franchement pas pour tout le monde.

“Vermines” de Sébastien Vaniček, avec Florent Bernard à l’écriture, est un vrai chef d’oeuvre, pur vent de fraicheur dans l’horreur française. Les deux comparses travaillent actuellement sur un film de la saga “Evil Dead”, j’ai très hate.

Yorgos Lanthimos est revenu avec sa nouvelle proposition, “Pauvres créatures”. Beaucoup moins cryptique que son cinéma habituel, l’esthétique du film est folle. Emma Stone se lache et propose une interprétation plutôt rentre-dedans.

Un gros lézard ! “Godzilla minus One”, de Takashi Yamazaki, est encore venu démontrer que les japonais démontent les USA en terme de Kaiju (mais on en reparle plus loin).

On finit le mois en beauté avec “La zone d’intérêt” de Jonathan Glazer. Perturbant dans sa forme mais surtout dans son hors-champ.

Le mauvais

En premier, “Night Swim de Bryce McGuire. L’exemple parfait du film d’horreur qui fait un très bon court mais ne tient vraiment pas pour un long.

Ensuite, “Mean girls” de Samantha Jayne et Arturo Perez Jr., le remake du film de 2004. Enfin non, c’est une adaptation de la comédie musicale tirée du film de 2004. Et si les moments musicaux du film sont dans l’ensemble bons, les passages entre sont franchement mauvais.

On finit peut-être par le duo “Un silence” de Joachim Lafosse, et “Un coup de dés” de Yvan Attal. Deux films vides, affligeants de nullité, prouvant que les français aussi peuvent n’avoir aucune idée.

Les rattrapages

J’ai enfin vu un bout de la saga “Rocky” ! Plus précisement les quatres premiers films. Si les deux premiers sont géniaux, le troisième est assez moyen et le quatrième vraiment mauvais. Au point que je n’ai toujours pas vu les deux derniers. Il faut que je m’y mette.

J’ai aussi rattrapé “Piège de cristal” de John McTiernan. C’était très bien et je comprends que ce film soit devenu culte. Un peu moins pourquoi c’est un film de noël qu’on montre aux enfants.

Février

Le bon

Quentin Dupieux est revenu avec un nouvel ovni, du nom de “Daaaaaalí !”. Que dire de plus que c’est du Dupieux ? Ceux qui aiment son coté absurde seront content et les autres non.

“Sans jamais nous connaître” de Andrew Haigh vaut aussi le détour. Un film émouvant qui fera chialer une partie d’entre nous.

Xavier Legrand m’avait bien tabassé la gueule avec “Jusqu’à la garde”. Il remet le couvert avec “Le successeur”. Un film dur, qu’on a pas envie de revoir tout de suite.

“Le royaume des abysses”, de Tian Xiaopeng, est venu mettre un bon coup de pied dans le milieu trop sage de l’animation. Vrai folie visuelle, le film arrive à être émouvant et possède une gallerie de personnages que ne renierai pas le studio Ghibli.

Me faire apprécier Timothée Chalamet n’est pas facile, tant je trouve son jeu d’habitude médiocre. “Dune, deuxième partie” de Denis Villeneuve l’a pourtant fait. Toujours aussi grandiose, cette deuxième partie présage une saga incroyable, si l’on laisse Villeneuve à la barre.

Le mauvais

Le mois a très mal commencé pour moi avec “Argylle”, de Matthew Vaughn. Le papa de “Kingsman” nous prouve bien qu’il n’a plus d’idée, et que les effets spéciaux à Hollywood sont sous-traités à des maternelles. (Non, je sais, les techniciens font ce qu’ils peuvent et sont sous l’eau la moitié du temps)

En parlant de films immondes et vides, “Madame Web” de S.J Clarkson vient conquérir pour le titre. On ne retiendra rien du film, si ce n’est une sous-utilisation crasse de Tahar Rahim, et l’exemple parfait de ce qu’est un “film bande-annonce”.

La france n’est pas en reste, avec “Cocorico” de Julien Hervé, “Chien et chat” de Reem Kherici et “L’empire” de Bruno Dumont. Le premier fait partie des films où je suis sortie de la salle avant la fin. Le deuxième est dans la droite lignée des films de la bande à Fifi : des films misogynes, homophobes, et pleins d’autres discriminations. Le dernier aurait pu être fait par cette bande tant il est sexiste et mal joué.

Les rattrapages

Je me suis infligé “Rebel Moon - Partie 1” de Zack Snyder. Plus de deux heures d’ennui et ce n’est que la partie une.

Comme “Godzilla x Kong” sortait plus tard dans l’année, j’ai aussi rattrapé la saga Monsterverse. Très rapidement :

Coté horreur, j’ai vu “The sadness” de Rob Jabbaz. Un film d’inféctés ultra violent venant de Taïwan, âme sensible s’abstenir. Mais surtout, j’ai enfin vu les deux films “Terrifier” de Damien Leone. Et qu’est-ce que c’est bien. Pareil, il faut avoir le coeur bien accroché, mais le coté bis du clown tueur est un pur plaisir.

Pour finir sur un grand classique, j’ai enfin savouré “Les tontons flingueurs” de Georges Lautner. Les dialogues, signés Michel Audiard, sont vraiment cultissimes.

Mars

Le bon

Beaucoup de bons films en Mars.

Tout d’abord, “HLM pussy” de Nora El Hourch. Un premier film à petit budget, attaquant frontalement le masculinisme, les agressions et les non-dits dans les quartiers quand on est une femme.

L’allemagne nous a ravi avec “La salle des profs” de İlker Çatak, qui traite de comment de simples malentendus dans un cadre scolaire peuvent déraper. Et il le fait bien mieux qu’un autre film de ce mois.

Le film italien qui a surpris tout le monde c’est “Il reste encore demain” de Paola Cortellesi. Un premier film revenant sur l’avant droit des femmes en Italie, et qui a explosé le box-office. Une prouesse quand on voit l’état du cinéma italien.

La claque visuelle du mois revient au film “La jeune fille et les paysans” de Dorota Kobiela et Hugh Welchman. Un film utilisant la rotoscopie, une technique d’animation assez rare et extrêmement laborieuse.

“20 000 espèces d’abeilles”, de Estibaliz Urresola Solaguren, vous laissera surement avec une larme à l’oeil. Un film doux et sincère, sur les questionnements d’une petite fille trans, et le regard que le monde lui porte. Ou comment me faire chialer

Pour finir, rattrapez “Vampire humaniste cherche suicidaire consentant” de Ariane Louis-Seize. Une comédie québécoise hilarante, même si un peu sanglante, jouant parfaitement avec les codes du genre.

Le mauvais

Entre “Bis Repetita”, de Émilie Noblet, qui partait avec une super idée pour juste devenir une rom-com; “Tout sauf toi” de Will Gluck, la rom-com US bourgeoise par excellence; le moi de mars m’a permis de me rendre compte que j’ai vraiment du mal avec les comédies romantiques un peu bateau.

Le gros raté du mois est “Pas de vagues” de Teddy Lussi-Modeste. Un film sur le milieu scolaire, qui passe très vite de petit malentendu à film carrément maladroit, bien moralisateur.

Les rattrapages

Je n’avais jamais vu “Brazil” de Terry Gilliam, alors que j’adore cet auteur. Un film loufoque, avec une esthétique unique, bien que totalement dans la ligne du réalisateur.

J’ai aussi vu “Y a-t-il un pilote dans l’avion ?” des ZAZ. De l’absurde bien débile mais superbement écrit. Il faut que je regarde le reste de la filmographie du collectif.

Avril

Le bon

Vous voulez un road-trip lesbien avec des gros dildos ? “Drive-away dolls” de Ethan Coen. Que ça fait du bien de voir du cinéma LGBT qui n’est pas pathos, très frontal sur sa sexualité et bien drôle.

Après nous avoir régalé avec de grosses araignées en début d’année, Florent Bernard revient avec une comédie sur la famille, “Nous, les Leroy”, et c’est pour moi un classique instantané.

Le 14 avril c’était La nuit fantastique de l’Absurde Séance. Le moment de se mater des films de genres plutôt discret, qui ne sortiront sûrement jamais en salle. Rapidement :

  • “The seeding” de Barnaby Clay. Un film concept, pas mal mais un peu lent.
  • “Late night with the devil” de Cameron Cairnes et Colin Cairnes. La grosse surprise de la nuit. Un film ultra prennant, beau et innovant.
  • “The well” de Federico Zampaglione. Un bis qui se prend un peu trop au sérieux, mais avec la final-girl de la série Terrifier.
  • “Destroy all neighbors” de Josh Forbes. Un Z qui lui ne se prend pas du tout au sérieux. C’est trashouille, drôle et franchement bon pour une soirée pizza.

Je n’avais pas vu Kirsten Dunst depuis les spiderman de Sam Raimi. Elle crêve l’écran ici dans “Civil war” de Alex Garland, réalisateur qui m’avait déjà plusieurs fois enchanté.

Le mauvais

“Godzilla x Kong”, de Adam Wingard, fini pour moi d’enterrer le Monsterverse. Tellement de pognons pour une bouillie visuelle inutile.

Zack Snyder prouve, avec “Rebel moon - Partie 2”, que parfois il faut dire stop. Encore deux heure de néant. Apparemment il y aura des suites et des versions director’s cut. Au secours.

C’est pas vraiment un mauvais film, mais j’ai vraiment été déçu par “Challengers” de Luca Guadagnino. C’est pour moi une démo technique, un film vraiment inventif visuellement mais tellement creux dans son histoire.

Les rattrapages

On rattrape encore du Terry Gilliam avec “L’armée des 12 singes”. Brad Pitt et Bruce Willis au sommet.

Le gros WTF du mois, c’est “Taxidermie” de György Pálfi. Impossible de décrire ce film, juste ne mangez pas avant.

J’ai vu aussi “Gainsbourg (vie héroïque)” de Joann Sfar. Un film qui iconise peut-être un peu trop l’homme, mais d’une inventivité folle.

Et enfin, “Tick, Tick… Boom!” de Lin-Manuel Miranda. Une comédie musical avec Andrew Garfield, du génie derrière les chansons de “Encanto”. Un pur bonheur.

Mai

Le bon

Alors “Hundreds of beavers”, de Mike Chelsik, est une proposition particulière. Il faut un peu s’accrocher au début, vu la proposition plutôt repoussante à première vue. Mais le voyage en vaut la peine tellement je n’avais jamais vu ça.

“Blue et Compagnie”, de John Krasinski, m’a pris par surprise. J’avoue avoir chialé pendant une bonne partie du film.

Le film a fait un flop et plein de gens ne l’aiment pas, mais “Furiosa” de George Miller est un putain de chef d’oeuvre. Un film dont on parlera encore dans 10 ans, tout comme “Fury road”.

Vous voulez de l’action bien bourrine, mais avec un message tout de même derrière ? “Monkey man” de Dev Patel. Un film indien qui n’a rien à envier à un “John Wick”.

On finit avec ma palme d’or perso (même si le film n’était pas en compétition) : “Les femmes au balcon” de Noémie Merlant. Un film bien féministe, un peu trashouille mais tellement plaisant.

Le mauvais

J’ai vraiment été déçu par “Le deuxième acte” de Quentin Dupieux. L’absurde ne sauvera pas pour moi la gratuité provocante de propos discriminants.

Le dernier Cronenberg, “Les linceuls”, est d’un platitude embarassante. “Les crimes du futur” était déjà franchement mauvais, peut-être la retraite pour papi ?

Paolo Sorrentino nous offre l’occasion de nous rincer l’oeil avec “Parthenope”. Un film totalment futile, servant juste à filmer son actrice principale à moitié nue durant une bonne partie du métrage.

Les rattrapages

J’ai rattrapé “Perfect blue”, de Satoshi Kon, et quel film glacant. Dommage que l’auteur soit mort si tôt, il aurait sûrement sorti un bon paquet de films mémorables.

Petit tour dans le passé avec “Barbarella” de Roger Vadim et “La planète sauvage” de René Laloux. Deux films intéressant pour leur esthétique, mais qui n’ont pas forcèment bien vieilli. Pour la culture.

Suite au dernier Dupieux, j’ai voulu récupérer un peu de ceux qu’il me manquait. Bon ba “Rubber” et “Wrong”, c’est vraiment pas ouf. “Wrong Cops” c’est un peu mieux, mais c’est pas encore ça.

Par contre, quel bonheur que le “Pinocchio” de Guillermo del Toro. Du stop-motion de qualité, pour un film plus adulte que la version Disney.

Juin

Le bon

Irrévérencieux, méchant, plutôt graphique, “Les pistolets en plastique” de Jean-Christophe Meurisse est une bonne surprise. Je n’ai jamais rien vu des Chiens de Navarre, mais j’ai très envie d’en voir plus.

J’aime bien les films sud-coréens car le folklore est souvent superbe. “Exhuma” de Jang Jae-hyeon pousse à fond cette carte, avec des esprits et des exorcistes.

Des muscles, du sang et Kristen Stewart, voici la promesse de “Love Lies Bleeding” de Rose Glass. Promesse tenue, avec la surpprenante Katy O’Brian, bodybuildeuse au charme fou.

La surprise de fin de mois, c’est “Le comte de Monte-Cristo”, de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. Les deux scénaristes du dyptique “Les trois mousquetaires” ont viré Bourboulon et d’un coup, ça devient regardable.

Le mauvais

Vendu comme LE drame américain de l’année, “Memory” de Michel Franco est chiant à mourir. Évitant ses sujets, on a juste du vide et des acteurs qui patinent.

“Les guetteurs”, de Ishana Night Shyamalan, est une grosse déception. Singeant le cinéma de papa, le film a de bonnes idées mais ne sait rien en faire. Un peu comme papa donc.

Pour finir, “Vice-versa 2” n’est en soi pas une immonde bouse. C’est juste qu’il est plutôt brouillon, que la structure narrative est un copier-coller du premier, et que donc il n’apporte rien de nouveau

Les rattrapages

Un seul rattrapage ce mois-ci : “Tomboy” de Céline Sciamma. Une petite pépite touchante, qui a peut-être un peu vieilli sur sa représentation, mais reste très tendre.

Bilan du bilan

Au final, tout de même pas mal de films à retenir pour ce premier semestre. Le deuxième sera-t-il aussi bien ? J’attends :

  • Deadpol & Wolverine (24 juillet)
  • MaXXXine (31 juillet)
  • Borderlands (7 aout)
  • Alien Romulus (14 aout) (mais il faut que je recupere Covenant)
  • Beetlejuice Beetlejuice (11 septembre)
  • Megalopolis (25 septembre)
  • Emmanuelle (25 septembre)
  • Joker, folie à deux (2 octobre)
  • L’amour ouf (16 octobre)
  • Monsieur Aznavour (23 octobre)
  • Terrifier 3 (30 octobre)

Et c’est déjà pas mal.